[SERIE-EDUCATION 5/5] Ecrans et pornographie, l’enfer à portée de votre enfant.

on m’a souvent traitée d’alarmiste, ou dit que j’exagérais quand j’en parlais.

Vous l’avez sûrement observé, l’actualité se focalise particulièrement sur ces deux problématiques en ce moment : temps d’écran et dangers de la pornographie ! Entre les émissions de radio et les reportages vidéo, il semble que la société se rende compte ENFIN de l’ampleur de la crise. Et que mes « exagérations » soient finalement la réalité…

Pour ce dernier épisode de ma série, je vous propose de découvrir ce que je vois et entends dans mes interventions scolaires et accompagnement de jeunes. Sans tourner autour du pot pour enrober le tout…

 

Mon quotidien dans les écoles

  • « Eh madame ! J’ai le même téléphone que vous ! »

Cet élève est en CM2. J’ai un Iphone 6. Et vu que le principe de mettre des filtres est peu connu, me voilà donc confrontée à un enfant de 11 ans ayant accès à internet sans limites. 

 

  • « Moi Madame, sur Insta, y’a une meuf qui m’a dit qu’elle avait envie de moi. J’étais trop choqué »

Cet élève est en 5ème. Il a 13 ans, et un compte sur la plateforme algorithmée préférée des ados. Dès qu’il a commencé à regarder des photos de Miss France, Instagram lui a proposé toutes les photos « en lien ». Donc des mannequins, des stars, avec de la lingerie fine et sexy… ou pas de lingerie du tout. En bref, des choses qu’il n’aurait pas dû voir vu son âge. Instagram permet en plus à n’importe qui de lui envoyer un message privé (principe d’un « réseau social »), sans restriction. 

 

Si je vous donne ces deux exemples, c’est qu’ils résument parfaitement la réalité de ce que je vois dans les écoles. Des enfants, qui avant même de savoir leur cours d’histoire ou de maths, cherchent à avoir des followers et connaissent par cœur la vie intime de Kim Kardashian. Et croyez bien que si je commence à partir du CM2 mes interventions en m’appuyant sur le programme de SVT, beaucoup d’élèves savent déjà bien de quoi on parle quand on dit le mot « pornographie ».

 

Trois conséquences à ce contact (plus que) régulier avec les écrans.

-       Une intelligence émotionnelle sous-développée 

Outre l’addiction qui se développe chez nombre d’entre eux, et qu’en tant que parents, vous subissez de plein fouet, les études de psychologues et pédopsychiatres sont très claires. Les enfants qui sont exposés aux écrans trop longtemps et trop tôt par rapport à leur développement psychique, présentent une intelligence émotionnelle plus pauvre. Qu’est-ce que cela veut dire ? 

Les écrans présentent des caricatures d’émotions (puisque virtuelles), ainsi que des relations simplifiées et très normées. L’enfant n’est donc pas en mesure de développer correctement son empathie, c’est-à-dire sa capacité à ressentir et comprendre ce que les autres personnes vivent, puisqu’il n’en a qu’un aperçu biaisé. Il en résulte également une expression faciale limitée des émotions et des sentiments, qui empêche alors les autres de comprendre ce qu’il vit et cherche à exprimer. 

Comment je le constate ? 

Je vois le manque de vocabulaire, leurs centres d’intérêts, leurs connaissances précoces de la sexualité, leur difficulté à exprimer ce qui est important pour eux, leur rapport au bien et au mal… 

Comme adultes, il est urgent de se rendre compte que :

  • notre propre exposition aux écrans appauvrit également nos expressions faciales : les enfants ont donc moins la possibilité d’apprendre avec nous. 

Ma question : comment pourriez-vous ajuster votre rapport aux écrans ? 

  • ils ont besoin de vous pour mûrir, de votre temps, de votre présence. Ils ont besoin de jouer, d’être confrontés au réel, à la nature, aux personnes dans toute leur complexité. Ils ont besoin de lire. Sans cela, ils ne pourront pas devenir adultes.

Ma question : qu’allez-vous prendre comme résolution pour passer du temps à développer la culture (au sens large) de votre enfant ?

 

 

-       Un isolement, et du harcèlement.

Voilà d’autres conséquences de cette surexposition aux écrans. C’est d’ailleurs l’élément qui m’attriste le plus dans mes interventions. Je vois la solitude que beaucoup vivent, et dont ils me font part… parfois en pleurant. 

L’absence des parents ou leurs disputes, la télé et le téléphone portable qui ont remplacé les discussions familiales… Les enfants ne trouvent pas ou plus d’endroit ou relations suffisamment sécurisants pour eux. Ils se sentent seuls, abandonnés, devant s’en sortir par eux-mêmes, fatigués, tristes.

Dans ce contexte, rentrer en relation leur est de plus en plus difficile (je fais le lien aussi avec leur manque d’estime de soi et de confiance en soi). Et il est pour certains plus simple déjà à leur âge de passer par les réseaux sociaux pour avoir une vie « sociale »… 

Et le drame, c’est qu’ils n’échappent même pas en passant par le virtuel à l’horreur du harcèlement. Même sur ces plateformes qui leur semblent sans dangers, bien moins dures que le monde et les relations à l’école, ils subissent de plein fouet la violence des mots de ceux à qui l’écran donne un sentiment d’impunité. 

 Les campagnes contre le harcèlement commencent à porter du fruit chez certains jeunes, mais je crois qu’il y a là un élément important sur lequel les parents doivent vraiment être attentifs au QUOTIDIEN. 

 

NB : les pédophiles se rincent les yeux devant Instagram, TikTok (autre application à la mode où sont publiées des vidéos de 10 à 30 secondes), Snapchat… et piochent leurs victimes dans ces réseaux sociaux qui regorgent d’enfants ayant soif de reconnaissance. Voilà à quoi je pense aussi en parlant d’ « enfer » des réseaux sociaux.

 

-       Une enfance violée par la pornographie

Troisième conséquence de l’exposition aux écrans, l’accès à du contenu à caractère sexuel. La pornographie est un véritable fléau, je ne cesserai de le répéter…

Il est urgent de se rendre compte qu’on parle de viol psychique lorsqu’un enfant visionne des images à caractères sexuelles parce que son psychisme est trop immature pour comprendre. 

Et j’ajoute qu’il y a pour moi une forme de viol au sens physique dans cette confrontation à la pornographie : le sexe réagit, des émotions apparaissent, très puissantes. Et certains découvrent à ce moment-là la masturbation. Il n’est donc ni question de choix, ni de consentement ou de liberté. Il n’y a rien qui dit l’amour. Tout est ici violence et traumatisme.

NB : certaines images choquent des adultes. Imaginez : elles sont pour la plupart en accès libres aux mineurs. 

Comment je vois ces conséquences ? 

  1. Je remarque leur vocabulaire cru, leur dégoût pour la sexualité (et pas simplement leur gêne), leur méconnaissance aussi du sujet alors qu’ils se disent qu’ils connaissent déjà.

  2. Je les entends en Point Ecoute… comme cette petite fille de CM2 (10 ans) toute bouleversée : « Madame, ce que vous avez dit, c’est vrai. J’ai encore les images dans ma tête et elles ne partent pas… » 

  3.  Je remarque aussi leur émerveillement quand je leur explique leur corps… Je peux vous assurer que c’est bouleversant aussi d’entendre un « en vrai, c’est ouf Madame ! C’est trop bien fait le corps » d’enfants qui ont goûté au porno… 

 

Que faire maintenant ? 

 

METTRE DES FILTRES. PARTOUT.

Vos téléphones, vos box, vos ordinateurs, vos ipod et autres. C’est la base. J’utilise en accompagnement le filtre Xooloo. Il marche très bien. 

 

définir les temps de connexion. Zéro négociation.

Sachez que pour moi, avant le lycée (et même au lycée… !), le téléphone portable n’est PAS un besoin de votre enfant. Et encore moins s’il a accès à internet…

 

discuter et expliquer. 

Vous pouvez revoir les quatre premiers épisodes de ma série pour voir les éléments de base à ce niveau-là ! 💪🏻 

 

Vos enfants n’attendent que ça que vous leur donniez des limites, des repères, des « non » et des « oui » réels et solides. Certains éducateurs s’étonnent parfois que mes interventions se passent si bien, que les élèves écoutent autant. On pourrait dire que le sujet les intéresse etc. Mais je crois qu’il y a aussi et surtout le fait que je leur parle vraiment, que je leur donne ces repères et cette écoute dont ils ont si soif. En les aimant. En les voyant dans leur beauté et leurs potentiels. 

Le monde crève de cette absence de regard aimant, qui est capable de poser des limites parce qu’il aime justement.  

EN BREF ! 

  1. La pornographie est partout. Elle provoque des traumatismes et des dépendances.

  2. Un cadre strict permet le déploiement en sécurité de l’enfant. #FiltrePourTous

  3. L’enjeu pour réussir à protéger un maximum son enfant est de poser des limites très tôt. 

  4. L’urgence est ABSOLUE parce que le danger est OMNIPRESENT. 

  

 

Pour approfondir : 

  •  Prendre rendez-vous pour une consultation et approfondir ces problématiques en fonction de vous et de vos enfants

  • Organiser une conférence, et faire bénéficier de conseils à un grand nombre de parents dans votre ville. 

 

AUTRES EPISODES DE LA SERIE

Episode 1 : Renforcer la confiance en soi de mon enfant

Episode 2 : Les trois besoins essentiels de votre enfant

Episode 3 : Pourquoi dois-je oser parler du corps à mon enfant ?

Episode 4 : Trois clés pour une bonne prévention sur la sexualité

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