[PRESSE] Abolissons le mot « adolescent » !

Certains d’entre vous ont pu assister à la conférence pour les parents que je donnais à Orvault lundi soir ! Pour ceux qui n’ont pas pu venir, retrouvez dans ma chronique du jour un aspect que j’ai développé…

Nous employons tout le temps ce terme d’”adolescent”, mais est-ce si anodin … ? 😅

Découvrez pourquoi il faut absolument le supprimer de notre vocabulaire !

PHARE FM : Le monde des adolescents, la crise d’adolescence, voilà notre sujet du jour Anne-Sixtine ! 

Anne-Sixtine : Oui ! Je reviens de Loire-Atlantique où j’ai donné une conférence pour des parents sur le thème « comment accompagner mon enfant pendant son adolescence » ! Et figurez-vous qu’en réfléchissant sur ce mot « adolescence », je me suis dit qu’il était urgent de le supprimer de notre vocabulaire courant. 

PFM : Ce n’est pourtant pas un gros mot !

AS : Ce qu’on entend souvent avec le mot « adolescence », c’est la période, le passage, de l’enfant à l’âge adulte. Si le terme « adolescence » se limitait à signaler cette période de changement, on pourrait à la rigueur le garder. Ce serait presque un synonyme de « puberté », et prendrait en compte comme lui tous les changements physiques et psychiques. Sauf qu’on passe notre vie (moi la première) à en tirer un autre mot qui lui ne veut rien dire : « adolescent, adolescente ».

PFM : Comment cela, ça ne veut rien dire Anne Sixtine ? 

AS : Ce mot « adolescent » ne correspond à rien. Ce que je veux dire, c’est qu’il existe des enfants, il existe des adultes. C’est tout. Le passage entre les deux ne devrait pas avoir de nom particulier puisque de fait, il y a une évolution continue. Un enfant devient un adulte de + en +. Pourquoi je m’accroche à ce terme d’adulte ? C’est que pour éduquer à la liberté et à la responsabilité, le statut d’« adolescent » est un statut « bâtard ». Bâtard au sens « mélangé » : il met en valeur qu’on n’est plus tout à fait un enfant, mais pas encore tout à fait un adulte. Sauf qu’en l’inscrivant comme une étape de vie, on fait de l’« adolescence » un objectif de vie. Il faut « vivre/réussir son adolescence », donc en profiter à fond.

PFM : Effectivement, c’est une partie de la vie qui est beaucoup valorisé. 

AS : Depuis les années 2000 particulièrement, nous avons vu émerger une tranche d’âge qui est en fait une cible parfaite pour le marché de la consommation. Et je peux vous dire que parmi les jeunes que je rencontre, certains reconnaissent tout à fait le statut très agréable d’adolescents, qui leur permet de faire tout (et n’importe quoi !), sans en payer les conséquences, « parce que tu comprends, il fait sa crise ». 

PFM : Que dites-vous à ces jeunes alors ? 

AS : Quand je leur parle d’affectivité et de sexualité, je mets en valeur qu’ils sont en train de devenir des adultes. Je leur donne les moyens de devenir matures, c’est-à-dire capables d’assumer les conséquences de leurs actes. Ainsi, au lieu de les enfermer dans un concept d’entre-deux - l’adolescence – qui les déresponsabilise, je leur propose de devenir acteurs de leur vie en apprenant à faire des choix. Le résumé de ce que je transmets ? C’est le nom de mon Blog : liberté pour aimer.

PFM : Un dernier mot pour la fin ? 

AS : On pourrait conclure avec un terme qui en découle lui aussi. Avez-vous déjà entendu parler des « adulescents ». Ce sont des adultes, mais avec la mentalité des adolescents. En bref, ce sont d’ « éternels adolescents ». Si le terme peut sembler mignon ou sympathique, cette nouvelle espèce d’êtres humains ainsi dénommée a des conséquences graves : elle n’est pas prête à prendre ses responsabilités, des engagements… Et ça nous donne un monde d’enfants, au lieu d’un monde d’adultes. 

Je pense donc qu’il est grand temps de parler de l’âge ADULTE à nos enfants et d’arrêter cette supercherie de « l’adolescent » !

N’hésitez pas à réagir à cette chronique via la page contact de mon blog, je répondrai comme d’habitude à tous vos messages dès que possible.) 

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Chronique Phare FM du 21 novembre 2019 - Enregistrement à venir.

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