[PRESSE] Les petites et les grandes blessures du confinement
La fin du confinement approche ! Mais c’est long, l’impatience arrive… Qui dit confinement, dit joie, moments privilégiés, défi, découverte de soi ! Mais dit aussi blessures, difficultés, tristesse, solitude…
Retrouvez mes petits points de vigilance à garder particulièrement en ce moment pour éviter que les prochaines semaines deviennent un enfer !
PHARE FM : Anne Sixtine, aujourd’hui c’est à une prise de conscience que vous souhaitez nous inviter ?
ANNE-SIXTINE : Oui ! Le confinement est parfois source de joie, de retrouvailles familiales, selon une étude, 85% des familles déclarent avoir passé de bons moments en famille ! C’est super ! Mais je vois aussi que le confinement peut être source ou facteur aggravant de certaines problématiques. Les chiffres viennent d’ailleurs de tomber : les appels au 119 pour l’enfance en danger sont en hausse de 89% par rapport à avril 2019. Les violences conjugales et familiales, les abus sexuels, l’inceste, ne se sont pas arrêtées…
PFM : Que pouvons-nous faire ?
AS : C’est un vrai déchirement de voir que nous sommes des témoins souvent impuissants. Il y a un côté traumatisant aussi pour ceux qui entendent ces violences être perpétrées sans qu’ils ne puissent rien faire. La prévention a tout de même été efficace : je pense que nous sommes beaucoup maintenant à faire particulièrement attention quand nous entendons des cris. C’est d’ailleurs ce que souligne le Huffingtonpost : il y a plus de signalement, et c’est une bonne nouvelle. Les voisins et les camarades de classe parlent beaucoup plus facilement. Et tout cas, si vous remarquez une situation de violence dans votre immeuble, dans votre quartier, osez appeler le 119 pour en parler. Vous pourriez peut-être permettre à quelqu’un d’être protégé.
PFM : Et après le confinement, comment pourrait-on détecter une blessure de ce genre ?
AS : Je me suis posée aussi cette question, particulièrement pour les jeunes. La rentrée scolaire risque d’être assez chaotique, mais je crois que ce sont les professeurs, les instituteurs, les responsables d’éducation qui seront le plus à même de détecter quelque chose. Ils pourront voir la différence entre l’élève AVANT le confinement et APRES le confinement. Attention, s’il ne va pas très bien, cela ne veut pas forcément dire qu’il a été abusé ! Mais le confinement aura été une épreuve pour lui, il aura besoin peut-être d’un peu plus d’attention… et d’écoute. Je souhaite par avance bon courage à tous les éducateurs pour gérer cet « après » coronavirus.
PFM : Nous avons parlé des grandes blessures, mais vous vouliez aussi parler des petites blessures du confinement ?
AS : Après ce point de prévention, il me semblait aussi important de mettre le doigt sur ce que le confinement a pu introduire de négatif dans nos relations. J’appelle cela des « petites » blessures par rapport aux grandes blessures comme l’abus sexuel, mais le caractère insidieux de certaines de ces coups bas fait qu’ils sont eux-aussi extrêmement destructeurs. J’appelle cela les « petits abus du quotidien » : vous savez, les petites méchanceté, indélicatesses, remarques négatives, très faciles à créer au sein de la famille notamment.
PFM : Le confinement commence en plus à être vraiment long…
AS : Oui, c’est pour cette raison que je voulais dire un petit mot là-dessus. Il est urgent de voir que plus nous avançons dans le confinement, plus les réactions sont exacerbées. Un rien peut se transformer en dispute ou en aigreur. Les peurs ne sont pas forcément visibles, mais ressortent par moment sans que l’on s’en rende compte.
PFM : Que conseillez-vous Anne-Sixtine ?
AS : Patience et discernement ! Je discutais avec un ami hier à ce sujet, et il me disait justement que le confinement compliquait un peu tout, et qu’il faisait vraiment attention aux paroles qu’il prononçait avec ses proches. C’est le moment de redoubler d’attention aux petites choses pour essayer de faire tout au mieux, de penser à se décentrer de soi-même un peu plus, en rendant service par exemple. Et puis c’est le moment de prendre le temps de communiquer. Ne gardez pas vos petites rancœurs, ayez le courage de mettre des mots sur ce qui vous a blessé, énervé. Faisons en sorte qu’à la sortie de notre confinement, nos relations soient plus fortes par ce courage de communication que nous aurons su développer aujourd’hui.
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Chronique Phare FM du 23 avril 2020 - Ecouter l’enregistrement.
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