[QUESTION D’ADO] Pourquoi les filles sont-elles rancunières ?

Vous avez sûrement fait cette expérience à un moment de votre vie ! Vous avez été blessé(e) et vous vous transformez : la rancune devient votre nouveau mode de réponse. Il y a une injustice, vous êtes à vif. Votre attitude s’en ressent.

Comment comprendre cette attitude et ce changement radical ? Comment faire en sorte de ne pas se laisser envahir par cette violence ? Pourquoi réagit-on aussi fortement ? 

En parlant d’estime de soi…

Le contexte dans lequel cette question de la rancune est apparue me semble intéressant à relever. Je parlais de la construction de sa personnalité et de la manière dont on devenait libre du regard des autres avec une quinzaine de garçons de 4ème. 

Pour eux, la personne rancunière était quelqu’un d’immature, de pénible, qui se « victimise »… qui en fait trop si on résume. Et ils s’interrogeaient : comment peut-on en arriver là ? Pourquoi reste-t-on bloqué comme cela sur une blessure ? 

Etre blessé ne veut pas dire forcément qu’on devient rancunier

Si l’on a été blessé, il est humain de mettre du temps à accepter de pardonner. Il est humain aussi de prendre ses distances pendant un temps pour panser sa blessure et retrouver des forces. Il est humain de ne plus vouloir parler à cette personne qui nous a fait du mal.

Faire comme si de rien n’était serait à la fois violent pour soi, mais aussi une forme d’hypocrisie. On dit que tout va bien, alors même que c’est faux ! Mais à partir de là, comment expliquer la violence de la rancune de certaines personnes (et pas seulement les filles… !) ? 

La blessure est d’autant plus vive qu’on apprécie la personne

Cela peut paraître évident, mais on souffre toujours plus à cause des personnes que l’on aime que du fait de celles qui n’ont pas une importance particulière dans notre vie. Notre souffrance dit notre attachement (intéressant pour se connaître et faire le point sur une relation !).

Quand il y a rancune (ou rancœur), c’est que notre cœur a été meurtri : il vit une forme de trahison. Et plus l’attachement à l’autre est puissant, plus la trahison semble insupportable. On se sent comme séparé de l’autre : il n’est plus possible de se comprendre. 

Mais il y a quelque chose dans la rancune qui se transforme très vite en poison. Etre rancunier signifie avoir été blessé, mais surtout ressasser sa douleur et y rester bloqué. On s’isole, et on s’enferme : notre focus est axé sur nous-même. 

Et cette rancune peut tellement empoisonner la vie que j’entends à l’inverse de la question de ces adolescents, des jeunes filles qui me demandent comment faire pour gérer ce réflexe rancunier qu’elles ont. 

Mes conseils pour retrouver sa liberté intérieure (et sa joie !)  

1-      Acceptez la blessure. 

Oser se dire à soi-même qu’on a été blessé. Accepter que quelque chose est à réparer en vous. Accueillir cette douleur.  Plus vous la nierez, plus la tentation de la rancune sera présente. C’est le moment de prendre soin de soi. 

2-      Développez votre estime personnelle. 

Le fait de s’aimer soi-même en vérité permet de devenir plus libre par rapport au regard des autres, mais aussi par rapport aux circonstances négatives. Un manque de maturité affective nous pousse directement vers la rancune et la sur-réaction systématique.  

3-      Osez dire ce que vous ressentez et votre difficulté à pardonner à l’autre. 

N’attendez pas. Plus vous mettrez du temps pour percer l’abcès, plus la situation va être lourde à porter (et surtout à régler !). Cela demande de prendre votre courage à deux mains… Demandez-vous : « De quoi aurais-je besoin pour apaiser ma colère ? Qu’est-ce qui pourrait réparer ce mal qui m’a été fait ? » Vous serez en mesure ensuite de prendre les bons moyens pour avancer, et pourquoi pas formuler une demande claire à celui ou celle qui vous a fait du mal. En prenant ce recul, vous vous donnez la chance de relancer votre relation.

NB : si vous remarquez un changement important et problématique dans une relation qui vous est chère, il peut être bon de s’interroger sur ce qui pourrait être en votre pouvoir pour avancer et retrouver l’unité. #RemiseEnQuestionPersonnelle

Petite conclusion 

Comprendre ces ressorts psychologiques de la blessure et de la rancune qui peut en être la conséquence permet d’être plus bienveillant avec soi-même si on est assez rancunier, mais aussi avec les autres qui réagissent ainsi. Il y a comme un instinct de survie qui se réveille pour se protéger. 

Cela pourra aussi vous aider à passer à l’action pour essayer de rétablir la relation. Une demande de pardon toute simple peut aussi libérer tout le monde… 

Nous pourrions bien sûr développer bien d’autres éléments sur la rancune et comment s’en sortir mais je pense que pour la rancune « du quotidien », pour les petites choses qui nous énervent et blessent, vous avez ici déjà de bonnes pistes de réflexion ;-)

Si vous rencontrez des problèmes de ce type dans vos relations, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec moi pour avoir des conseils personnalisés. (me contacter)

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Illustration @GrégoireBerquin